Samedi 9 juillet à Paris, plus d’une centaine de manifestants ont marché de l’esplanade du 9 novembre 1989 jusqu’à la préfecture de région Île-de-France pour demander un hébergement pour toutes et tous quelle que soit leur nationalité. Le rendez-vous était donné devant un des centres d’hébergement de premier accueil Ukraine. Entre 300 et 500 places y seraient laissées vacantes chaque nuit.
Collectif Pantin Solidaire et Utopia 56 Paris dénoncent la « politique différentialiste » d’accueil de l’Etat, qui refuse d’y accueillir d’autres nationalités. Parmi les personnes présentes, Alpha, 16 ans, arrivé à Paris depuis un mois dort dehors avec d’autres mineurs isolés étrangers : « on est venu ici pour manifester car on est mineurs et on dort à la rue alors qu’il y a des places ». Dans les rues du 15ème arrondissement les manifestants scandaient en cœur « Solidarités avec les réfugiés du monde entier » et aussi des « Macron, logement ! ». Sur les pancartes on pouvait lire « Liberté, égalité, fraternité, bullshit » ou encore « Mineurs à la rue en France ». Khoudiedji, marche aux côtés d’autres femmes. Arrivée en France il y a quelques mois, elle dort dans la rue. Elle a fui la Côte d’Ivoire où elle a subi une excision dont elle souffre encore physiquement et psychologiquement des conséquences. Mariée de force, elle est menacée de mort dans son pays car elle a eu un enfant avec un autre homme. Elle explique qu'elle a de nombreuses blessures, à la suite d'un passage à tabac. Elle raconte son passage à l'hôpital en France : « On me regarde et on me dit : ‘Madame, vous allez bien, vous pouvez partir´ ».
Reportage avec Léa Brunet à l'écriture, pour StreetPress