Au bois de Boulogne, des travailleuses du sexe trans sont en plein tournoi de volley. Autour du terrain de volley, des stands de nourriture péruvienne et des tables de banquet sont alignés. Une petite scène montée en kit avec sa piste de danse a aussi été aménagée. Le lieu arbore les couleurs rouge et blanche du drapeau péruvien. Au Pérou, le volley est un sport très populaire, surtout chez les femmes. « Je joue depuis toujours. Petite, j’étais déjà dans l’équipe de l’école. Au bois c’est pareil, j’ai mes amies, je suis contente de les retrouver », s’émeut Steisy, en tapant dans les mains de ses coéquipières à l’issue du second match, remporté de justesse. « Mon pays c’est la terre du volley », corrobore Charlize.

Derrière le filet, les joueuses passent le relais, refont les équipes après chaque rencontre, tandis que les paris sont pris sur une petite table installée sous un barnum. « Les filles adorent parier, ça leur rappelle le Pérou », observe Korinna en buvant une gorgée de chicha morada, une boisson péruvienne à base de maïs rouge. Charlize a tenu son premier ballon à l’âge de six ans. « Toute ma vie j’ai joué au volley, j’ai continué encore et encore. Ici, le volley m’aide beaucoup, ça m’apporte du bonheur. Je ne pense qu’à ça », se réjouit-elle, ses yeux noirs brillent. Elle ajoute : « Pour moi c’est une habitude, c’est comme si je mangeais, c’est vital. »

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